Le compositeur ? Le plus génial des précurseurs de Bach, et le plus inspiré du Nord de l’Allemagne. Jean Sébastien Bach fera le voyage à pied d’Arnstadt à Lubeck (400km !) en 1705 pour venir l’écouter, et (peut-être) lui présenter ses propres compositions. Bach fut impressionné : par la virtuosité du grand maître et de ses musiciens, par la place laissée dans tous les genres musicaux à la figuration, à la création proprement dite autour du Choral, à la rhétorique du discours musical qui conférait à la liturgie une ampleur nouvelle, et aux développements purement instrumentaux qui occupaient la part belle des « Abenmusiken », ces veillées musicales dans l’église principale de Lubeck, autour de textes bibliques.
L’œuvre ? Elle est unique dans toute l’histoire de la musique par son expressivité, son inventivité et son propos : sept (chiffre symbolique s’il en est ) cantates vénèrent chaque partie du Christ (pieds, genoux, mains, coté, poitrine, cœur, visage). Le texte vient d’une oraison au caractère dévotionnel de St Bernard de Clairvaux, enrichi de citations bibliques. Prélude instrumental, Chœurs à 5 voix, trios vocaux, ariosis pour solistes se succèdent et s’entremêlent dans cette prière intime, avec une grande variété rythmique et mélodique, dans un climat qui n’est pas celui de l’affliction que causent les souffrances du Christ, mais plutôt un intense sentiment d’amour et de ferveur mystique, typique du piétisme luthérien du XVIIe siècle. Six musiciens, et cinq solistes dialoguent avec le chœur
